Une soirée chez un pianiste amateur

“Moi aussi j’aimerais avoir un piano à la maison,” je lui ai dit quand il a fini de joué des chansons porteños tristes. “Il y avait un à la maison quand j’ai étais jeune et je l’ai bien aimé jouer, mais ici en ville j’ai trop peur de déranger les voisins pour en avoir.”

“Ah,” il m’a répondu, “mais avoir le droit de déranger les voisins, c’est le même chose que donner les voisins le droit de nous déranger. Quelqu’un qui a peur de faire du bruit chez eux, c’est quelqu’un qui a peur d’être dérangé. Il faut qu’on accepte ça pour que la musique existe, parce que si personne ne joue rien à la maison, il n’y aura plus de la musique populaire.”

“Et nous resterions tous tout seul dans notre bulle avec notre propre musique enregistrée”, j’ai remarqué.

“C’est ça. Chacun pour soi, écoutant de la musique sur internet suggérée par un algorithme qui cherche les chansons le plus proche possible de celles qu’on aime déjà, et jamais une nouvelle idée qui va nous pousser de explorer de quoi hors de notre zone de confort. Il faut que nos voisins nous dérangent plus souvent ou nous n’aurons jamais l’opportunité d’écouter quelque chose de nouveau.”

J’apprécie qu’il m’a fait réfléchir autant.

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